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Le 27, je traversai sur le paquebot le Courrier, à Calais où je couchai. J’avais hâte de fouler cette vieille terre de France dont j’avais tant entendu parler par nos pères, et dont le souvenir se prolongeant de génération en génération, laisse après lui cet intérêt plein de tristesse qui a quelque chose de l’exil.

Je parcourus une partie des rues, dans lesquelles je me reconnaissais à chaque pas dans le style des maisons et la physionomie des habitants. La langue que j’entendais parler me rappelait aussi des compatriotes, quoiqu’à travers la similitude des grands traits, je découvrisse quelques variantes dans les détails, qui iront probablement en augmentant. Le grasseyment général me paraissait quelque peu étrange. On sait, du reste, que la prononciation populaire varie dans plusieurs parties de la France, et