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que les flots couvraient tantôt un côté du pont, tantôt l’autre, tandis que les voiles et les manœuvres pendantes battaient les mâts. Nous restâmes ainsi je ne sais combien de temps. Enfin la mer reprit peu à peu son assiette ordinaire, nous rajustâmes notre gréement, et la brise s’élevant, nous pûmes continuer notre route.

La rapidité de notre marche nous fit bien vite oublier ces petits désagréments, qui sont les événements dramatiques du touriste, et, le 11, nous entrions déjà dans la Manche. Là le vent devint capricieux ; nous allions d’un côté et de l’autre. Nous passâmes deux vaisseaux de guerre russes et une frégate, portant pavillon blanc avec croix de Saint-André dedans. Un peu plus tard nous apercevions les côtes d’Angleterre, près de Plymouth. À la vue de cette fière Albion, toute l’histoire