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malles. C’était surtout des livres anglais, afin de me familiariser plus que je ne l’étais avec la langue de l’un des pays que j’allais visiter. C’étaient Byron, Prior et Newton, ce prince de l’astronomie. C’est sur l’océan que le mécanisme de l’univers paraît immense, et qu’il est nécessaire de le connaître pour retrouver sa route. En effet, sur la mer l’on erre comme au milieu du vide ; l’on flotte sur l’abîme, pour nous servir des termes de l’Écriture. Dans un beau jour, rien de plus doux, de plus suave, de plus gracieux que l’océan ; dans un jour de tempête, rien qui offre plus l’image de la colère de Celui qui est parce qu’il est.

Byron a fait de beaux vers sur la mer, sur cet océan dont il était lui-même si épris, et dont les dangers anoblissaient à ses yeux la carrière indépendante du pirate. Il donne au forban une physio-