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de l’autre, à l’ouest, ce sont encore des forêts qui appartiennent au premier occupant, Anglais ou Américain ; au sud, c’est une république dont le territoire excède de beaucoup celui de toute l’Europe ; à l’est, c’est la mer, la mer brumeuse, orageuse, glacée de Terreneuve et du Labrador. L’infini semble régner sur nos frontières.

Je pensais à l’immensité de ces contrées lorsque je descendais le lac Ontario, sur lequel on fait usage du compas, pour se diriger, comme sur l’Océan. J’atteignis enfin Kingston, l’ancien Frontenac des Français, et je rentrai à Québec, après avoir parcouru une petite portion de cette Nouvelle-France d’autrefois, et cependant j’avais fait près de 700 lieues de chemin par terre et par eau.