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HISTOIRE DU CANADA

que le temps d’agir était venu. Les résolutions qu’on passa servirent de base à un appel au peuple, qu’on répandit avec profusion et qui engagea l’évêque de Montréal, M. Lartigue, à lui adresser un mandement pour le mettre en garde contre ces conseils, dans lequel il recommandait, suivant la doctrine catholique, l’obéissance au pouvoir établi. « Depuis longtemps nos très chers frères, nous n’entendons parler que d’agitation, de révolte même, dans un pays toujours renommé jusqu’à présent par sa loyauté, son esprit de paix et son amour pour la religion de ses pères. On voit partout les frères s’élever contre leurs frères, les amis contre leurs amis, les citoyens contre leurs concitoyens ; et la discorde, d’un bout à l’autre de ce diocèse, semble avoir brisé les liens de la charité qui unissaient entre eux les membres d’un même corps, les enfans d’une même église, du catholicisme qui est une religion d’unité.

« Encore une fois, nous ne vous donnerons pas notre sentiment, comme citoyen, sur cette question purement politique qui a droit ou tort entre les diverses branches du pouvoir souverain ; ( ce sont de ces choses que Dieu a laissées aux disputes des hommes ) ; mais la question morale, savoir quels sont les devoirs d’un catholique à l’égard de la puissance civile établie et constituée dans chaque état, cette question religieuse, dis-je, est de notre ressort et de notre compétence…

« Ne vous laissez donc pas séduire si quelqu’un voulait vous engager à la rébellion contre le gouvernement établi, sous prétexte que vous faites partie du peuple souverain : la trop fameuse convention nationale de France, quoique forcée d’admettre la souveraineté du peuple puisqu’elle lui devait son existence, eut bien soin de condamner elle-même les insurrections populaires, en insérant dans la déclaration des droits en tête de la constitution


    and who are to be held in history responsable for it. We, my friend, were the victims, not the conspirators, and were I on my death bed I could declare before heaven that I had no more idea of a movement or resistance when I left Montreal and went to the Richelieu river with M. Papineau, than I have now of being bishop of Quebec. And I also know that M. Papineau and I secreted ourselves for some time in a farmers house in the parcel of St.-Marc, lest our presence might alarm that country and be made a pretext for rashness… I saw as clearly as I now see the country was not prepared.”