CHAPITRE II.
L’Union avait été de tout temps la pensée secrète du parti anglais de Montréal, dont l’hostilité contre les anciens habitans augmentait tous les jours avec le désir de les dominer. L’avarice autant que l’ambition entretenait cette haine qui trouvait de la sympathie en Angleterre à la faveur des préjugés nationaux et des calomnies. Ce parti avait exclusivement l’oreille du peuple anglais ; le bureau colonial recevait toutes ses inspirations de lui, et les gouverneurs se jetaient presque toujours dans ses bras pour l’avoir pour ami et s’assurer de ses bonnes grâces à Londres, où les Canadiens étaient regardés comme des espèces d’étrangers. De là le motif de leur antipathie pour ces derniers et de leur chambre d’assemblée.
On a pu voir depuis l’arrivée du comte de Dalhousie que sa marche a été régulière et comme toute tracée d’avance. Son dernier mot est dit dans son premier discours aux chambres ; aucune concession n’est accordée, et les résolutions de l’assemblée ne sont recueillies que pour servir de pièces dans le grand procès qu’on se propose de lui intenter devant les communes d’Angleterre avant de la détruire. De là la situation des choses en 1822, refus des subsides et querelles avec le Haut-Canada.