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HISTOIRE DU CANADA.

ment serait acceptée, elle remplirait ses obligations avec toute l’économie que commandaient impérieusement les circonstances dans lesquelles se trouvait le pays.

Parallèlement à la question des subsides marchait dans l’assemblée celle du partage des droits de douane avec le Haut-Canada. Le commerce de cette province avec l’Angleterre ne pouvait se faire que par le Bas-Canada. Les règles à suivre dans le partage avaient déjà causé beaucoup de difficultés, qui n’avaient été terminées qu’après de longs débats. Par le dernier arrangement conclu en 1817, le Haut-Canada devait recevoir le cinquième des droits perçus au port de Québec. Depuis quelque temps, il réclamait une plus grande proportion sous prétexte que sa population avait beaucoup augmenté. On nomma des commissaires de part et d’autre, qui eurent plusieurs entrevues à Montréal sans pouvoir s’entendre. Le Haut-Canada poussé par les ennemis de l’assemblée, dont le principal foyer était dans cette ville, avançait des prétentions exagérées. Il demandait l’augmentation du cinquième fixé par le traité de 1817, vingt mille louis à titre d’arrérages sur les draw-backs, et dix mille qu’il prétendait lui revenir lors du dernier traité. Nos commissaires repoussèrent la première prétention et refusèrent d’entrer en négociation sur les deux autres, avant d’être autorisés. Le Haut-Canada résolut alors de s’adresser à l’Angleterre elle-même vers laquelle il députa un agent. Le comte de Dalhousie ne fit part à la législature que dans la session suivante de ces difficultés qui étaient de nature à fournir un nouveau motif en faveur de l’union, pour laquelle l’on disait qu’il penchait secrètement. On lui fit un reproche de ce délai ; on l’accusa de trahir les intérêts de la province que le roi lui avait confiée ; mais il s’excusa en assurant qu’il avait reçu la nouvelle officielle trop tard.

L’assemblée instruite de ce qui se passait par les gazettes, s’était hâtée de protester à la dernière heure de la session contre les demandes du Haut-Canada, et de déclarer qu’elle était prête à agréer tout arrangement qui pourrait faciliter le passage de ses marchandises d’outre-mer par Québec. Deux jours après, le gouverneur prorogeait les chambres en regrettant les résolutions de l’assemblée et faisant des complimens au conseil dont la conduite, disait-il, pouvait convaincre le roi qu’il continuerait à main-