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DU CANADA.

prise contre les possessions françaises dans le nord du Nouveau-Monde. Point de repos, disait-il, point de repos à espérer pour nos treize colonies, tant que les Français seront maîtres du Canada ! (Barbé-Marbois).

Les forces armées des deux nations belligérantes durent présenter en Amérique, et elles présentèrent en effet sur le champ de bataille une différence non moins considérable durant tout le cours de la guerre. Mais, par une sage prévoyance, la France, donnant encore des signes de son ancienne supériorité dans la conduite des affaires militaires, avait porté loin du centre du Canada sa ligne défensive, de manière à obliger l’ennemi à diviser ses forces. L’isthme étroit de l’Acadie, la vallée lointaine et sauvage de l’Ohio, la gorge montagneuse du lac St. Sacrement (George), tels furent les champs de bataille qu’elle se choisit, où l’ennemi fut retenu cinq ans sans qu’il pût s’en rendre maître, et où il essuya les plus sanglantes défaites dont l’Amérique eût encore été témoin. C’est donc à tort que des historiens ont blâmé le système défensif adopté pour le Canada dans la guerre de Sept ans.

Les forces régulières du Canada, qui ne s’élevaient pas à 1000 hommes, furent portées en 1755 à 2,800 soldats environ par l’arrivée des quatre bataillons d’infanterie sous les ordres