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DU CANADA.

sions françaises sur la mer, dut attirer le premier l’attention des Anglais, qui l’avaient vu élever, comme on l’a rapporté ailleurs, avec une extrême jalousie. Des levées de troupes furent ordonnées dans les différentes provinces, qui s’empressèrent de faire tous les autres préparatifs nécessaires ; et afin que rien du projet ne transpirât au dehors, un embargo fut mis sur les navires qui se trouvaient dans les ports ; et même des parlementaires de Louisbourg qui se trouvaient à Boston y furent retenus. La garde des frontières fut confiée aux milices. Washington commandait toujours celle des Appalaches. Deux ou trois mille réguliers seulement furent laissés en garnison dans le fort William-Henry à la tête du lac St.-Sacrement. Au mois de juillet l’armée anglaise se montait, tel qu’il avait été projeté, à plus de 25,000 hommes, dont près de 15,000 réguliers, sans compter de nombreuses milices armées, qui pouvaient marcher au premier ordre.

Lord Loudoun partit de New-York le 20 juin avec 6,000 hommes de troupes régulières et 90 voiles pour Louisbourg. Il fut rejoint, le 9 juillet, à Halifax par la flotte de l’amiral Holburne et cinq autres mille hommes de vieilles troupes ; ce qui portait l’armée de débarquement à 11,000. Pendant que l’on était encore dans ce port, l’on apprit de différentes