Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
HISTOIRE

qu’une question d’argent, là où se trouvait une question de puissance maritime et de grandeur nationale. La France ou plutôt ses ministres oubliaient jusqu’à l’héroïsme de ses soldats sur cette terre lointaine, pour ne se rappeler que les excès scandaleux des maîtresses royales.

Tout en enjoignant l’économie la plus sévère, la cour ordonna d’envoyer à Québec les renforts et les secours en vivres et en munitions qui avaient été demandés. C’est après cet envoi que l’approvisionnement des armées qui, jusque-là, s’était fait par régie, c’est-à-dire par des employés qui faisaient les achats, fut mis en entreprise (1757), sur les suggestions présentées par Bigot pendant qu’il était en France en 55. Cadet, riche boucher de Québec, devint l’adjudicataire des fournitures de l’armée et de tous les postes pour 9 ans. Ce système qui prévalait en France, et qui était adopté pour prévenir les abus, aurait contribué au contraire à les multiplier de ce côté-ci de l’océan, comme on le verra plus tard.

Cependant le général Montcalm avait suggéré aux ministres, au lieu d’attaquer les forts William-Henry et Edouard dans la prochaine campagne comme l’avait proposé M. de Vaudreuil, deux entreprises qu’il considérait, l’une