Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
DU CANADA.

de loin une révolution sociale. M. Fox, depuis lord Holland, se trouvait à la tête des affaires de la Grande-Bretagne, et cette nation était dans l’état le plus prospère de même que ses colonies du Nouveau-Monde. Le peuple était unanime et satisfait, et le commerce florissant ; le gouvernement, assis sur les larges bases de la liberté, obéissait à l’opinion publique, et, en suivant les instincts du pays, assurait pour ainsi dire d’avance le succès de ses entreprises. Aucune guerre n’avait été plus populaire en Angleterre que celle qui allait commencer. La chambre des communes accorda un million de louis pour augmenter les forces de terre et de mer ; elle traita avec le roi de Prusse, vota des subsides au roi de Pologne et à l’électeur de Bavière pour s’en faire des alliés et contrebalancer la supériorité des Français sur le continent européen, où elle avait des craintes pour la sûreté du Hanovre. L’enrôlement des matelots fut poussé avec une vigueur extrême, et tel était l’enthousiasme du peuple que presque toutes les villes un peu importantes se cotisèrent pour augmenter la prime que l’on donnait aux soldats et aux marins qui venaient offrir leurs services volontairement ; et qu’au lieu d’un million que le gouvernement voulait lever au moyen d’une loterie, trois millions 880 mille louis furent souscrits sur-le-champ (Smollett).