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HISTOIRE

point capital, avait à elle seule une garnison de 1100 hommes ; ce qui était encore trop peu cependant. On le sentit à la cour, et on voulut y envoyer un renfort de 600 hommes sur la frégate l’Arc-en-ciel. Malheureusement ce vaisseau ne parvint point à sa destination. Il fut pris par la croisière anglaise établie sur les côtes du Cap-Breton, et que commandait le capitaine Spry.

Tels étaient les préparatifs des Français pour la campagne de 56. Ceux de la Grande-Bretagne furent beaucoup plus formidables.

Elle ne changea rien à son plan d’invasion du Canada de l’année précédente ; elle vota avec joie finances et soldats pour laver la honte de la défaite du général Braddock et de la perte de l’île de Minorque dans la Méditerranée, événemens qui avaient fait une sensation profonde en Angleterre. L’Amérique, principal théâtre des opérations militaires, fixa surtout l’attention des peuples britanniques, qui y voyaient, là, leurs futures conquêtes et leur domination permanente. Le comte de Loudoun, vieil officier d’expérience, fut nommé gouverneur de la Virginie, et général en chef des armées dans l’Amérique du nord. Le général Abercromby y passa aussi avec deux régimens. 115,000 louis sterling furent votés par la chambre des communes pour aider les