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remplir leurs importantes missions ; mais comme la majorité était composée de membres anglais, les Canadiens n’espérèrent rien d’investigations conduites par des hommes qu’ils croyaient non moins hostiles à leurs lois qu’à leur nationalité. Ils ne purent maîtriser leurs soupçons surtout quand ils virent la manière avec laquelle furent choisis les témoins favorables aux idées de cette majorité, quoiqu’il paraisse aujourd’hui que non seulement le gouverneur, mais le lieutenant-gouverneur Hope, président du conseil, et les juges Mabane et Fraser étaient favorables au maintien des anciennes lois, et que par conséquent le parti contraire, dirigé par le juge en chef Smith, se trouvait en minorité, et ne pouvait mettre à exécution, ni suggérer avec un grand poids les changemens qu’il méditait ; mais alors le peuple ignorait les dispositions des membres qui lui étaient favorables.

La doctrine de Smith, contraire à celle qu’avait soutenue Masères,[1] était que les lois an-

  1. Masères avait dit que la proclamation de 63 n’était pas suffisante pour abroger les lois ; qu’il fallait un acte du parlement :

    “If these arguments against the Kings being singly without the parliament, the legislator of this province are just, it will follow of course that all the ordinances hitherto passed in this province are null and void, as being founded at best (for I shall endeavour to show that they have not even this foundation) upon the King’s single authority. And if so, then the great ordinance of the 17th of September, 1764, by which the French