Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
DU CANADA.

nion publique. Il répondit en continuant de fortifier son camp. On l’accusa alors de plusieurs fautes, et surtout de n’avoir pas su profiter de la victoire dans la crainte peut-être, ajoutaient quelques-uns, d’exposer les lauriers qu’il venait de cueillir. Johnson, piqué de ces déclamations populaires, écrivit que ses troupes manquaient des choses les plus nécessaires pour une campagne, et que d’ailleurs la manière avec laquelle les Français les avaient attaquées, leur avait imprimé une telle terreur[1], qu’elles se sentaient fort peu d’envie d’aller les inquiéter sur leur propre territoire. Après ces explications, l’armée fut licenciée, à l’exception de 600 hommes qui furent réservés pour la garde du fort Edouard et du camp du lac St.-Sacrement, auquel on donna le nom de fort William Henry, après y avoir fait achever des travaux qui le convertirent en véritable forteresse.

La nouvelle de la défaite de Dieskau, qui avait rempli les provinces anglaises de joie, jeta le Canada pendant quelque temps dans une grande inquiétude. Le gouverneur, sentant l’importance de se maintenir à la tête du lac Champlain, envoya sur-le-champ, faute d’ingénieurs réguliers, ceux qui devaient venir

  1. Minot : Continuation of the History of Massachusetts Bay.