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en aristocratie dédaigneuse, et prendre des airs que ne justifiaient ni leur caractère, ni leur éducation. Ils voyaient aussi déjà quelques-uns de ces hommes, nourrissant des idées ambitieuses, prendre tout-à-coup avec la plus grande chaleur la défense des intérêts du peuple, pour se tourner ensuite contre lui dès qu’ils auraient atteint le but de leur démarche tortueuse ; d’autres, enfin, accuser les Canadiens de rébellion auprès du gouvernement, et assurer en même temps tout bas les amis de la cause américaine qu’ils désiraient la voir réussir de tout leur cœur. Tels étaient ceux qui étaient sortis de Québec à l’approche des républicains en 75.

Ces deux classes d’hommes, mises en présence par le gouvernement, devaient lui offrir des élémens fertiles de division, si elles s’avisaient de vouloir le combattre ; mais le choix avait été fait de manière à n’avoir rien à faire craindre sur ce point. La sympathie des seigneurs étaient toute entière pour l’autorité royale. Le parti anglais se trouvait en trop grande majorité dans le conseil pour avoir à se plaindre du partage du pouvoir législatif. Quant aux intérêts particuliers et exclusifs du peuple, personne ne les représentait ; et en 77 les seigneurs, par dépit peut-être de n’avoir pu lui faire prendre les armes contre les répu-