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HISTOIRE

mérique des révolutionnaires. La nouvelle de la retraite du colonel St.-Léger acheva d’ôter tout espoir à ses troupes.

Il dut alors songer à rétrograder, et il n’y avait pas un moment à perdre ; car déjà sa sûreté était gravement compromise. Dès le lendemain au soir, abandonnant ses blessés et ses malades à la générosité des vainqueurs, et laissant son camp tendu et les feux allumés pour mieux cacher sa fuite, il commença sa retraite au milieu de l’obscurité et du silence. C’était humiliant pour celui qui s’était écrié avec orgueil en traversant Hudson, à la tête de son armée : « Les Bretons ne reculent jamais ». En effet, il ne retraita pas long-temps non plus. Il fut atteint, complètement entouré sur les hauteurs de Saratoga par seize mille hommes, et obligé de mettre bas les armes le 16 octobre. Les Anglais, au nombre de 5,800 hommes, furent transportés à Boston, où ils restèrent long-temps, le congrès ayant exigé qu’avant rembarquement la capitulation fût ratifiée par la métropole, et celle-ci ne pouvant se résoudre à donner une sanction qu’elle regardait comme moins humiliante, encore pour l’honneur de ses armes que pour la prétention de sa suprématie sur des colons rebelles.

La conduite de Burgoyne, qu’on accusait d’imprévoyance et de lâcheté, devint l’objet