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DU CANADA

l’avenir, peu disposée à aller la combattre. Burgoyne ne put se faire suivre que par deux compagnies formant 150 hommes. Les habitans continuèrent d’être accablés de corvées ; il y eut jusqu’à 1,200 hommes employés aux travaux des chemins, ou sur les bateaux, qu’ils furent obligés, à peine d’amende, de conduire dans l’automne, au milieu des glaces, jusqu’à cent lieues de Montréal, sans aucune espèce de rémunération. Il n’y avait que les Anglais, royalistes ou non, qui fussent exempts de ce fardeau. Burgoyne se mit en mouvement au commencement de juillet. Le 6, Carillon et le Mont-Indépendance étaient tombés en son pouvoir avec 128 pièces de canon, plusieurs vaisseaux armés et une grande quantité de bagages et de munitions de guerre et de bouche. Ce facile succès le remplit de joie et augmenta outre mesure la confiance qu’il avait dans sa capacité et la bravoure de ses troupes. Ayant ordonné à une partie de l’armée et à ses bagages de prendre la route du lac George, il laissa lui-même ce lac à sa droite avec le gros de ses forces et 42 bouches à feu, et s’avança vers le Grand-Marais (South Bay) et Sckenesborough, le corps du général Fraser mettant en déroute, chemin faisant, 2,000 Américains à Huberton. Le lendemain, l’avant-garde, sous les ordres du général Phillips, at-