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DU CANADA.

dominait la position des ennemis, d’où ils ouvrirent un feu plongeant dans leurs barricades à 12 ou 15 pas seulement de distance[1], et qu’ils continuèrent avec intrépidité jusqu’à la fin de la journée. Le général français, qui se tenait entre les réguliers et les Canadiens, résolut de tenter un nouvel assaut. Il se mit à la tête des premiers, et tirant son épée il les conduisit lui-même à la charge ; mais ils vinrent encore échouer au pied des retranchemens, du sommet desquels les Anglais choisissaient leurs victimes et tiraient à couvert et à loisir. C’est pendant cette attaque, que le général Dieskau, retournant vers la gauche pour ordonner aux Canadiens de charger, se trouva, sans s’en apercevoir, si près des ennemis qu’il reçut trois coups de feu presqu’en même temps qui le firent tomber. Le chevalier de Montreuil qui se trouvait alors près de sa personne, et qui fut aussi atteint d’une balle au bras, l’aida à se traîner au pied d’un arbre, et appela deux Canadiens pour le porter hors du

  1. "The Regulars marched as near as I could tell, six deep in close order, and reached about 20 rods in length. The Canadians and Indians at the left having come helter-skelter, the woods being full of them, running with undaunted courage right down hill upon us, expecting to make us flee as they had before done at the———, and just now did to our men.”

    Extrait d’une lettre du général américain Pomeroy, alors colonel dans les milices de New-York, à son épouse, en date du 10 septembre 1755.