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DU CANADA

canadiens et une soixantaine de soldats, et miliciens anglais,[1] il fut cerné, battu et fait prisonnier, avec une partie de ses gens, et lui-même envoyé en Angleterre chargé de chaînes. Pendant le combat les généraux Carleton et Prescott se tenaient dans la cour des casernes de la ville avec le reste des troupes, le sac sur le dos, afin de s’embarquer pour Québec si les royalistes étaient battus. Cette victoire ne retarda néanmoins la retraite du gouverneur que de quelques jours. Car le général Montgomery n’avait pas été plutôt maître de St.-Jean qu’il avait poussé ses troupes en avant vers Montréal, Sorel et les Trois-Rivières. Elles marchèrent avec tant de rapidité qu’elles faillirent le surprendre sur plusieurs points de sa route. La défection des habitans et la retraite du colonel McLean l’avaient laissé presque sans défenseurs au milieu de cette ville. Se voyant abandonné, il s’était jeté sur quelques petits bâtimens qu’il y avait dans le port avec une centaine d’officiers et soldats et quelques habitans pour la capitale ; mais cette petite flottille ayant été arrêtée par des vents contraires à La Valtrie, à

  1. Memoir of colonel Ethan Allen. — Une trentaine de marchands anglais seulement voulurent marcher, les autres refusèrent : Mémoires de Sanguinet. — « C’est là, dit ce royaliste, où l’on reconnut le plus ouvertement les traîtres. » —(Manuscrit).