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HISTOIRE

Johnson ; il est repoussé et lui-même tombe blessé entre les mains de l’ennemi. — Le peuple des colonies anglaises murmure contre l’inactivité de Johnson après cette bataille ; réponse de ce commandant. — Le général Shirley abandonne le dessein d’assiéger Niagara. — Résultat de la campagne. — Mauvaises récoltes en Canada ; commencement de la disette. — Préparatifs de l’Angleterre pour la prochaine campagne. — Exposition de l’état du Canada ; demande de secours à la France. — Le général Montcalm arrive à Québec dans le printemps de 1756 avec des renforts. — Plan d’opérations de la prochaine campagne. — Disproportion des forces des deux parties belligérantes ; projets d’invasion des Anglais.

Nous avons dit que la France, à la nouvelle de la prise du Lys et de l’Alcide, avait rappelé son ambassadeur de Londres et déclaré la guerre à la Grande-Bretagne. Cette démarche, comme on le verra plus tard, ne fut prise néanmoins qu’après un délai de presqu’une année. L’indolent Louis XV ne pouvait se décider à prendre sérieusement les armes.

Quelle était la situation de la France à cette époque ? Les principaux ministres étaient le comte d’Argenson pour la guerre, M. Machault pour la marine et les colonies, M. Bouillé pour les affaires étrangères, lequel fut remplacé en 1757 par le comte de Bernis, abbé et poëte ; mais c’était madame de Pompadour qui gouvernait ; elle changeait les généraux et les ministres au gré de ses caprices. Vingt-cinq ministres furent appelés au conseil d’État et renvoyés de 1756 à 1763. Ce corps variait sans cesse ; il n’avait ni unité ni accord,