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HISTOIRE

sey, les lois de la ville de Londres l’y suivent. » L’opposition fit une guerre de chicanes. Quant à l’établissement d’un conseil à la nomination du roi au lieu d’une chambre représentative pour faire les lois, elle avait un champ superbe devant elle. Fox sut en profiter ; mais la plupart des membres de l’opposition parlèrent avec un embarras marqué, gênés sans doute par leurs préjugés religieux ; et après que lord North eut donné son opinion sur le danger d’une chambre catholique, un d’eux, M. Pulteney, s’écria maladroitement : « Mais parce que l’on ne peut pas donner la meilleure espèce d’assemblée possible, à cause de la supériorité des catholiques, il ne s’en suit pas que l’on ne peut pas en donner du tout. » C’était demander des privilèges exclusifs pour les protestans ; dès lors la justice était violée et l’opposition perdit sa force dans le débat sur ce point, car elle ne pouvait plus en appeler à la fidélité des colons anglais, puisque ces mêmes colons s’armaient alors de toutes parts contre leur métropole ; et quant à l’assertion que l’on voulait répandre le culte catholique en Amérique et ruiner la religion de l’état, elle ne méritait pas d’être repoussée.

Le bill fut donc adopté après avoir subi quelques amendemens, que la chambre des lords approuva malgré l’éloquence de Chatam, qui