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DU CANADA

ajoutaient les Canadiens, dissiper ces craintes en nous accordant nos anciennes lois, privilèges et coutumes, avec les limites du Canada telles qu’elles étaient ci-devant. Daignez répandre également vos bontés sur tous vos sujets sans distinction… et nous accorder, en commun avec les autres, les droits et privilèges de citoyens anglais ; alors… nous serons toujours prêts à les sacrifier pour la gloire de notre prince et le bien de notre patrie. »

Cette requête qui passa pour l’expression des sentimens de la généralité des Canadiens, ne fut signée cependant que par une très petite partie des seigneurs et de la classe bourgeoise des villes et leurs adhérens, lesquels pouvaient avoir raison d’espérer d’être représentés dans le corps législatif qui serait donné au pays. Il y a lieu de croire aussi que le clergé partagea les sentimens des pétitionnaires, quoique, suivant son usage, s’il fit des représentations, il les fit secrètement. Le peuple ne sortit point de son immobilité, et la croyance que les remontrances qui se firent alors venaient de lui, n’a aucun fondement. Il ne fit aucune démonstration publique ; et dans sa méfiance, il présumait avec raison qu’il n’obtiendrait aucune concession de l’Angleterre, puisque le parti whig ou libéral d’alors dans le parlement britannique, auquel il aurait