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DU CANADA

Canada. À ces nouvelles et voyant la tournure que prenaient les affaires, et le désir du roi de s’attacher les Canadiens pour la lutte qui se préparait en Amérique, les protestans crurent qu’il était temps de faire des démonstrations plus vigoureuses, et de demander enfin formellement l’accomplissement des promesses de la proclamation de 63 d’octroyer une constitution au Canada dès que les circonstances le permettraient. Ils tinrent diverses assemblées pour pétitionner le roi, à la première desquelles assistèrent une quarantaine de personnes ; ils nommèrent deux comités, l’un pour Québec et l’autre pour Montréal, et invitèrent les Canadiens à se joindre à eux, ce que ceux-ci déclinèrent de faire pour de bonnes raisons. En effet, dans tous leurs procédés, les protestans avaient tâché de dissimuler un point capital, la religion. La chambre que le général Murray avait convoquée en 64, n’avait pu s’organiser parce que les membres canadiens avaient refusé de prêter le serment du test. Ils croyaient que si le parlement impérial accordait une chambre représentative, les protestans seuls auraient droit d’y siéger, attendu que l’inégibilité des catholiques était une des maximes fondamentales de la constitution de l’empire ; et dans cette idée la conclusion de leur requête n’exposait rien de