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DU CANADA

et de bouche qui pouvaient être disponibles. Il eut, en rejoignant l’armée, une entrevue avec le gouverneur, et lui représenta qu’il fallait arrêter la retraite et que pour empêcher la désertion et mettre fin au désordre qui régnait, le seul moyen était de marcher en avant ; qu’il fallait tout hasarder pour prévenir la prise de Québec, et dans le cas extrême en faire sortir la population et détruire la ville afin d’empêcher les ennemis d’y passer l’hiver, résolution patriotique qui, mise à exécution eût pu sauver le Canada. Il observa que les Anglais n’étaient pas assez nombreux pour garder la circonvallation de la place et empêcher les Français d’y communiquer ; qu’il fallait se rassembler et faire des dispositions pour les menacer ; profiter pour cela des bois du Cap-Rouge, Ste.-Foy et St.-Michel afin de s’approcher d’eux, et que s’ils venaient pour attaquer dans ces bois il fallait combattre ou s’ils fournissaient quelqu’autre occasion en profiter, parce que se trouvant entre deux feux ils n’oseraient pas faire de siège ; qu’il y avait raison de croire qu’ils viendraient attaquer ; que si l’on était battu, l’on retraiterait sur le haut de la rivière du Cap-Rouge laissant un gros détachement dans le bas, et facilitant la sortie de la garnison de la ville ; après qu’elle l’aurait incendiée complètement ; qu’un mou-