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HISTOIRE

feu dans les reins le jeta aussi blessé à mort en bas de son cheval. Il fut emporté dans la ville, où se jetait une partie des Français, tandis que l’autre, la plus considérable, fuyait vers le pont de bateaux de la rivière St.-Charles. Le gouverneur arriva de Beauport au moment où les troupes se débandaient. Il rallia un millier de Canadiens entre les portes St.-Jean et St.-Louis, lesquels, par leur bonne contenance et un feu très nourri, arrêtèrent quelque temps l’ennemi dans sa poursuite et sauvèrent les fuyards.[1]La déroute ne fut totale que parmi les troupes réglées. Les Canadiens combattirent toujours quoiqu’en retraitant, et ils forcèrent, à la faveur des petits bois dont ils étaient environnés, différens corps ennemis à plier, et ne cédèrent enfin qu’à la supériorité du nombre. C’est dans cette résistance que les vainqueurs éprouvèrent les plus grandes pertes. Trois cents montagnards écossais, revenant de la poursuite vers la rivière St.-Charles, furent ainsi attaqués sur le coteau Ste.-Geneviève par ces Canadiens et forcés de reculer jusqu’à ce que deux régimens envoyés à leur secours vinssent les dégager.

Le colonel de Bougainville qui était au Cap--

  1. Dépêches de M. de Vaudreuil et de quelques autres officiers au ministre.