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DU CANADA

William Johnson une liste des officiers tombés en son pouvoir. Ne pouvant croire tout ce qui venait de se passer, il envoya un officier pour s’assurer de la vérité au camp anglais. Le doute n’étant plus possible, et la garnison étant réduite du tiers et épuisée de fatigues, il ne lui resta plus d’autre alternative que d’accepter la capitulation honorable que lui offrait Johnson, désireux de se rendre maître de la place avant l’arrivée du général Gage, déjà en chemin pour venir remplacer le général Prideaux, et la capitulation fut signée le 25 juillet.

Niagara était le poste fortifié le plus considérable du Canada, et le plus important des lacs par sa situation. Sa perte sépara les lacs supérieurs du bas de la province, et les Français se trouvèrent par cet événement refoulés d’un côté jusqu’au Détroit, et de l’autre jusqu’aux rapides du St.-Laurent au-dessus de Montréal, le fort Frontenac, faute de temps, n’ayant pas été relevé. La possession du lac Ontario appartint de ce moment aux ennemis.

Les progrès des Anglais jetaient naturellement le gouverneur, M. de Vaudreuil, dans une grande perplexité. Dans la situation critique où l’on se trouvait, il fallait donner un peu à la fortune. Il résolut d’envoyer le chevalier de Lévis faire un tour d’inspection vers