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HISTOIRE

eux. Ils voulurent mettre leurs troupes en bataille, mais le temps ainsi que l’espace leur manquèrent. Néanmoins ils forcèrent les Anglais qui étaient sortis de l’abattis pour les attaquer, d’y rentrer avec précipitation, et ils allaient les y charger lorsqu’ils se virent assaillis eux-mêmes, de front et de flanc, par près de 2,000 hommes qui sortirent de l’embuscade. La queue de leur colonne, incapable de résister, se replia et laissa la tête exposée aux coups de l’ennemi, qui dirigea sur elle tout son feu et l’écrasa. Une cinquantaine d’hommes seulement restèrent debout et essayèrent de se retirer en combattant ; mais ils furent chargés à la bayonnette et la plus grande partie resta sur la place. Le reste fut poursuivi par les vainqueurs ; et les Indiens, qui avaient refusé de combattre, furent exposés comme les vaincus à toute la vengeance de l’ennemi, et un grand nombre tomba sous ses coups dans les bois. Presque tous les officiers furent tués, blessés ou faits prisonniers. Aubry, Ligneris et plusieurs autres chefs tombèrent blessés entre les mains des Anglais. Ce qui échappa au massacre atteignit le détachement de M. de Rocheblave, et tous ensemble ils rétrogradèrent vers le Détroit et les autres postes de l’Ouest.

Après ce désastre, Pouchot reçut de sir