Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
DU CANADA

lui que l’on peut attendre d’une victoire à Beauport ; s’il traverse la rivière St.-Charles avec des forces suffisantes pour s’opposer à cette opération, le camp de Beauport ainsi affaibli pourra être attaqué plus facilement. » Les forces navales des Anglais en leur assurant la possession du fleuve, mettaient le général Wolfe à même de porter ses troupes sur tous les points accessibles du pays. Le plan des trois généraux anglais fut approuvé par leur chef, et les ordres nécessaires furent donnés afin de le mettre sans délai à exécution. On ne parlait point de donner l’assaut à Québec par le port ; on avait reconnu que cette entreprise aurait été plus que téméraire.

Après cette décision, les Anglais levèrent leur camp du sault Montmorency ou de l’Ange-Gardien sans être inquiétés dans leur retraite, chose que l’on reprocha au général Montcalm comme une faute, et les troupes et l’artillerie furent transportées à la Pointe-Levy le 3 septembre. Le bombardement de la ville et les ravages des campagnes étaient les seules entreprises dans lesquelles ils eussent encore réussi, entreprises qui étaient elles-mêmes une espèce d’hommage, mais d’hommage terrible, rendu à l’opiniâtreté des défenseurs du Canada.

Le général Montcalm voyant que l’ennemi allait maintenant porter son attention au-des-