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DU CANADA

des Français, causée presqu’entièrement par cette arme, fut peu considérable, si l’on considère qu’ils furent plus de six heures exposés à une grêle de projectiles. Les ennemis eurent environ 500 hommes hors de combat dont un grand nombre d’officiers.

La victoire remportée à Montmorency fut due principalement aux judicieuses dispositions et à l’activité du chevalier de Lévis, qui avec moins de troupes immédiatement sous la main que le général Wolfe, sut néanmoins en réunir un plus grand nombre que lui au point d’attaque. Et quand bien même les grenadiers anglais auraient franchi le retranchement, il est encore fort douteux s’ils eussent pu réussir à gagner la victoire appuyés même du reste de l’armée de Wolfe. Le terrain de la grève au chemin de Beauport s’élève dans cet endroit par petits gradins ou pentes assez inclinées, et est entrecoupé de ravines entre lesquelles serpente la route de Courville, théâtre conséquemment très favorable au tirailleur canadien. De plus, deux bataillons de réguliers étaient de réserve en arrière prêts à marcher à son secours s’il en avait eu besoin.

Le général Wolfe rentra dans son camp accablé de l’échec qu’il venait d’éprouver. Dans son désappointement amer, son noble cœur en-