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DU CANADA.

Comme l’année précédente, l’Angleterre persista dans son plan d’envahir le Canada à la fois par le centre et par les deux extrémités. L’immensité de ses forces l’obligeait, du reste, à les diviser ainsi ; car, réunies, elles se seraient nui et une partie serait restée inutile. Louisbourg étant pris, Québec était la seconde ville qu’il fallait attaquer du côté de la mer, et sous les murs de laquelle les trois armées envahissantes devaient se réunir pour enlever de vive force ce dernier boulevard des Français dans le continent. Le général Amherst, à qui la chambre des communes avait voté des remercîmens en même temps qu’à l’amiral Boscawen, pour la conquête de Louisbourg, fut choisi pour commander en chef l’armée anglaise à la place du général Abercromby rappelé après la bataille de Carillon. Un corps d’environ dix mille hommes de troupes de débarquement sous les ordres du général Wolfe, jeune officier qui s’était distingué, comme on l’a vu, au siége de Louisbourg par son activité et par son audace, fut chargé de remonter le St.-Laurent et d’assiéger Québec ; un autre de douze mille hommes, commandé par le général en chef lui-même, devait tenter pour la troisième fois le passage du lac Champlain, descendre la rivière Richelieu et le St.-Laurent, et se réunir à celle du général Wolfe. Le général Prideaux avec