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HISTOIRE

obtenu des Canadiens tous les sacrifices de sang et d’argent que l’on pouvait attendre du peuple le plus dévoué, sans qu’ils eussent fait entendre seulement un murmure. Des dépêches conciliantes furent adressées au gouverneur et au général, à qui les ministres, au nom du roi, recommandèrent instamment l’union et la concorde, chose d’une absolue nécessité dans les circonstances où l’on se trouvait. Et dans le printemps M. de Bougainville arriva à Québec avec ses mains pleines de récompenses. M. de Vaudreuil était nommé grand’croix de l’ordre de St. Louis ; M. de Montcalm commandeur du même ordre et lieutenant-général ; M. de Lévis maréchal de camp ; Bourlamarque et de Sènezergues, brigadiers ; Bougainville colonel, et Dumas, major-général et inspecteur des troupes de la marine. Des croix et des avancemens étaient aussi accordés à beaucoup d’officiers de grades inférieurs. Ces récompenses, surtout les pressantes recommandations des ministres rapprochèrent les deux chefs sans les réconcilier.

Quant aux secours à attendre de la métropole, le ministre de la guerre, à qui M. de Montcalm avait mandé qu’à moins d’un bonheur inattendu d’une grande diversion sur les colonies anglaises par mer, ou de grandes fautes de la part des ennemis, le Canada serait