Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
DU CANADA.

attirer à lui un certain nombre de voyageurs canadiens et de sauvages. Les autres postes répandus dans ces régions lointaines, n’avaient pas proportionnellement de garnisons plus nombreuses. Les forêts et la distance formaient leur plus grande protection.

Du côté de l’Acadie, les forts Beauséjour et Gaspareaux avaient pour commandans, le premier, M. de Yergor, protégé de l’intendant Bigot, et le second, M. de Villeray. Ces officiers avaient à peine 150 soldats à leur disposition ; mais en cas d’attaque, ils devaient compter sur l’aide des Acadiens fixés autour d’eux ou errant dans leur voisinage, comme si ces pauvres gens, que les Anglais regardaient comme leurs sujets, étaient bien libres d’agir.

Des quatre expéditions projetées par les Anglais contre le Canada, la première en mouvement fut celle qui était chargée de s’emparer de ces derniers postes. Les troupes qui la composaient, levées dans le Massachusetts, pouvaient former 2,000 hommes commandés par le colonel Winslow, personnage influent du pays. Partie de Boston le 20 mai, elle arriva dans 41 navires le 1er juin à Chignectou, où elle débarqua et fut renforcée par 300 réguliers. Elle marcha aussitôt avec un train d’artillerie sur Beauséjour. Arrêtée un instant sur les bords de la rivière Messaguash par les