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HISTOIRE

le plan de campagne, la principale opération, avait réuni ses forces, composées de 7,000 hommes de troupes réglées et de 9,000 hommes de troupes provinciales, dans les environs du lac St.-Sacrement, où le colonel Johnson vint le rejoindre avec 4 ou 5 cents sauvages. Cette armée qui avait, comme on l’a déjà fait observer, pour mission de franchir tous les obstacles qui pouvaient se trouver sur la route de Montréal, faisait ses préparatifs pour attaquer les lignes des Français. M. de Vaudreuil ne doutait point qu’avec les forces considérables que l’ennemi avait à sa disposition, il ne pût attaquer Carillon, même après le départ du général Amherst pour Louisbourg ; mais n’ayant pas encore reçu de vivres de France, il pensa que le meilleur moyen de défendre cette frontière, serait de faire une diversion. C’est pourquoi il persistait dans le plan qu’il avait formé de jeter un gros corps sur la rive méridionale du lac Ontario, 1o pour faire prononcer définitivement les Iroquois contre l’Angleterre, 2o pour empêcher le rétablissement d’Oswégo, et 3o pour faire une irruption vers Schenectady et obliger l’ennemi à se retirer du lac Champlain. Cette démonstration, à la fois politique et militaire, était une opération fort délicate. 800 soldats et 2,200 Canadiens, et sauvages des tribus de l’Ouest furent don-