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DU CANADA.

l’autre du rivage, qu’on se hâta de découvrir le piège où ils allaient se jeter. Au feu brusque et précipité qu’on fit sur leurs chaloupes, et plus encore à l’empressement qu’on eût de déranger les branches d’arbres qui masquaient les forces qu’on avait tant d’intérêt à cacher, ils devinèrent le péril et l’évitèrent. Revenant sur leurs pas, ils ne virent plus d’autre endroit pour descendre que le rocher où le général Wolfe avait envoyé les cent hommes. Ce général occupé du soin de faire rembarquer les troupes et d’éloigner les bateaux, ordonna à un officier de s’y rendre.

Le major Scott s’y porte aussitôt avec les soldats qu’il commande. Sa chaloupe s’étant enfoncée dans le moment qu’il mettait pied à terre, il grimpe sur les rochers tout seul. Il ne trouve plus que dix hommes des cent qui y avaient été envoyés. Avec ce petit nombre, il ne laisse pas de gagner les hauteurs. À la faveur d’un taillis épais il se maintient avec un courage héroïque dans ce poste important contre un parti de Français et de sauvages sept fois plus nombreux. Les troupes anglaises bravant le courroux de la mer et le feu des batteries françaises qui se dirigent maintenant sur ce rocher, achèvent de le rendre maître du seul point qui pouvait assurer leur descente. La position des Français sur le