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HISTOIRE

sieurs autres points du littoral, il se jeta tout-à-coup à terre, en trois divisions, dans l’anse au Cormoran, tandis que le général Wolfe faisait gravir un peu plus loin un rocher jugé jusqu’alors inaccessible par une centaine d’hommes, qui s’y maintinrent malgré le feu de quelques habitans et sauvages qui accoururent pour les y attaquer.

Le gouverneur, ne laissant que 300 hommes dans la ville, était sorti avec le reste de la garnison. 2,000 soldats et quelques Indiens garnissaient les retranchemens de l’anse au Cormoran, sur lesquels les troupes comptaient beaucoup plus que sur la place. Les assaillans qui ne voyaient point le piège dans lequel ils allaient tomber, continuaient à descendre à terre. La colonie aurait été sauvée, si on leur eût laissé le temps d’achever leur débarquement et de s’avancer avec la confiance de ne trouver que peu d’obstacles à forcer. Alors, accablés tout-à-coup par le feu de l’artillerie et de la mousqueterie, ils eussent infailliblement péri sur le rivage ou dans les flots, dans la précipitation du rembarquement, car la mer était dans cet instant fort agitée. Mais l’impétuosité française, dit Raynal, fit échouer toutes les précautions de la prudence. À peine les Anglais eurent débarqué une partie de leurs soldats et se préparaient à faire approcher