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DU CANADA.

tairies ou à la chasse de ces animaux sauvages qui erraient dans leurs forêts, et dont les riches fourrures formaient la branche la plus considérable de leur commerce. Peu nombreux, ils ne pouvaient espérer non plus que leurs conseils et leur influence fussent d’un grand poids sur la conduite du gouvernement de la métropole envers ses colonies ; mais tout en lui représentant le danger de la lutte qui allait s’engager, ils prirent les armes sans murmurer, avec la résolution de combattre avec le même zèle que si la France avait fait les plus grands sacrifices pour les soustraire aux attaques de ses ennemis ; et ils montrèrent jusqu’à la fin une constance et un dévoûment que les historiens français n’ont pas su toujours apprécier, mais que la vérité historique, appuyée sur des pièces officielles tirées des archives de Paris, ne permet plus aujourd’hui de mettre en doute.

La saison des opérations étant enfin arrivée, des deux côtés l’on se mit en campagne. M. de Vaudreuil, ignorant les projets de l’ennemi, achemina, suivant les ordres de sa cour, des troupes sur Frontenac afin d’attaquer Oswégo auquel on attachait toujours, avec raison, une grande importance. Le général Dieskau, dont le maréchal de Saxe avait la plus haute opinion, devait conduire cette entreprise avec 4,000 hommes et 12 bouches à feu, et cet