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HISTOIRE

sion sur la ville, donna l’ordre de la retraite, et les vaisseaux défilèrent vers l’île d’Orléans. Les troupes, qui de Beauport avaient eu l’œil sur eux sans comprendre leur attaque précipitée, aperçurent ce mouvement rétrograde avec douleur, et de ce moment elles perdirent tout espoir de prendre Québec. Néanmoins, ayant reçu cinq pièces de campagne dans la nuit, elles se mirent de nouveau en mouvement le 20, protégées par une avant-garde à leur tête et des éclaireurs sur leurs flancs, pour forcer le passage de la rivière St.-Charles. Mais après avoir côtoyé quelque temps cette rivière, elles rencontrèrent MM. de Longueil et de Ste.-Hélène à la tête de 200 volontaires qui avaient chargé leurs fusils de trois balles et qui, leur barrant le chemin, les arrêtèrent d’abord tout court, puis les forcèrent ensuite de se réfugier dans un petit bois. Pendant l’engagement M. de Frontenac s’était avancé en personne à la tête de 3 bataillons et les avait rangés en bataille devant la rivière St.-Charles, dans le dessein de la traverser si les volontaires étaient forcés de reculer. M. de Ste.-Hélène reçut dans ce combat une blessure mortelle. C’était un des hommes les plus spirituels et les plus aimables, et l’un des officiers les plus intrépides, qu’eût ce pays. Sa mort causa un regret universel chez les Canadiens. Il était frère de M. d’Iberville.