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DU CANADA.

eut le bras cassé. Le roi pour le récompenser de sa bonne conduite l’anoblit, lui et M. Hertel, qui se distingua aussi dans ce siége à la tête des milices des Trois-Rivières.

Cependant l’amiral Phipps sans attendre que le major Walley se fût emparé des hauteurs qu’il avait charge d’occuper avec ses forces, vint se ranger en bataille devant la ville pour la bombarder, et il commença un feu très vif. Nos batteries ripostèrent avec ardeur et beaucoup de précision. La canonnade dura ainsi jusqu’à la nuit avec la même vigueur de part et d’autre. Ce combat dans le magnifique bassin de Québec présentait un spectacle grandiose. Les détonnations retentissaient de montagne en montagne, d’un côté jusqu’à la cime des Alléghanys, et de l’autre jusqu’à celle des Laurentides, tandis que des nuages de fumée où étincelaient des feux, roulaient sur les flots et le long des flancs escarpés de Québec hérissés de canons. La canonnade recommença le lendemain matin, mais l’on s’aperçut bientôt que le feu des vaisseaux diminuait. À midi, en effet, il avait cessé entièrement. La flotte était fort maltraitée, surtout le vaisseau amiral qui était percé à l’eau en plusieurs endroits, avait toutes ses manœuvres coupées, et son grand mât presque rompu. Dans cet état Phipps, n’ayant fait aucune impres-