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DU CANADA.

Il n’eut pas besoin de les ouvrir ; car tout en faisant la guerre à ces peuples, le Canada maintenait toujours, par le moyen des missionnaires, des relations diplomatiques avec quelques unes des tribus. Il était venu de France avec les chefs iroquois que son prédécesseur y avait envoyés chargés de fers. Il leur montra beaucoup d’égards, et conquit l’amitié et la confiance de Ouréouharé le principal d’entre eux. Sur le conseil de celui-ci, il en renvoya quatre dans les cantons avec l’ambassadeur iroquois qu’il avait trouvé à Montréal à son arrivée. Ils furent chargés par Ouréouharé d’assurer leurs compatriotes qu’ils retrouveraient dans le gouverneur ce qu’ils y avaient toujours vu autrefois, beaucoup de bienveillance et d’amour pour la justice.

Les cantons tinrent un conseil solennel dans le mois de janvier (1690). Il y assista 80 chefs ou sachems. Les délibérations furent longues à cause de la négociation entamée avec les Outaouais et les autres Indiens occidentaux dont on a parlé tout à l’heure, et parcequ’ils avaient cru devoir aussi prier le gouvernement de la Nouvelle-York d’envoyer un député, ce qu’il avait fait, mais pour dissuader le conseil de consentir à aucune cessation d’armes avec les Français. M. de Frontenac s’étant douté que des intérêts hostiles étaient consultés, en