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DU CANADA.

arracher par leur chevelure ceux qui s’y présentaient pour tirer.

Le plus grand mal de cette petite guerre en 1690, c’est qu’une partie des terres ne put être ensemencée, circonstance qui augmenta pour l’année suivante, la disette qui régnait déjà dans le pays.

L’on s’attendait en Canada que l’expédition contre New-York serait reprise, et que cette ville pourrait être attaquée par mer et par terre de bonne heure l’été suivant. Mais l’orage grossissait toujours en l’ancien monde contre Louis XIV, et l’accession de l’Angleterre à la coalition exigeant un nouveau déploiement de forces de la part de la France, elle se trouva hors d’état de faire d’armement pour l’Amérique. M. de Seignelay manda en conséquence à M. de Frontenac que le roi, étant trop occupé en Europe, ne pouvait lui envoyer de secours, et qu’il fallait abandonner pour le moment le projet d’invasion des colonies anglaises. Il recommandait en même temps au gouverneur d’employer le crédit qu’il s’était acquis sur l’esprit des Iroquois, pour faire une paix solide et honorable avec eux, et de tâcher surtout de réunir les habitans dans des bourgades faciles à défendre contre les Sauvages, chose beaucoup moins aisée à exécuter qu’il ne pensait, et qui en effet n’a jamais été même tentée sérieusement.