Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
HISTOIRE

eu que le temps de sauter sur son cheval, et qui avait eu un genoux fracassé par une balle en fuyant. Elle jetta la ville dans la plus grande consternation ; l’on disait que les Français arrivaient et qu’ils étaient 1400, tant la peur avait déjà grossi leur nombre. L’on tira le canon d’alarmes, la ville fut mise en état de défense, et la milice appelée sous les armes jusqu’à une grande distance.

Cette expédition fit une sensation extraordinaire parmi les tribus indiennes, et l’on n’en parle encore chez les anciens habitans de la Nouvelle-York qu’avec un sentiment de terreur. La retraite fut accompagnée de plusieurs accidens ; l’on manqua de vivres, les hommes furent obligés de se disperser ; plusieurs furent tués ou pris, et le reste atteignit Montréal épuisé de fatigues et de faim.

La seconde bande, formée aux Trois-Rivières, n’était composée que de 52 Canadiens et Sauvages. M. Hertel, homme de tête et de résolution, la commandait. Après une marche de deux mois, il tomba à la fin de mars sur l’établissement de Salmon Falls (Sementels), formé au bord de la rivière Piscataqua, dans la Nouvelle-Angleterre, et défendue par une maison fortifiée et deux forts de pieux. Il fit attaquer sur le champ tous ces ouvrages à la fois et les emporta d’assaut. On y fit 54 prisonniers, 27