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HISTOIRE

1689. Il trouva le pays encore tout ému du massacre de Lachine.

Cependant les vaisseaux destinés à l’attaque de New-York sur lesquels devait s’embarquer le nouveau gouverneur, M. de Frontenac, avaient perdu plus d’un mois à la Rochelle pour se faire radouber ; ensuite les bâtimens marchands qu’ils avaient eu à convoyer avaient retardé tellement leur marche, qu’ils n’étaient arrivés à Chedabouctou, en Acadie, que vers le milieu de septembre. M. de Frontenac y resta quelques jours et ordonna à M. de la Caffinière, s’il arrivait avant le 1er. novembre à New-York, de croiser en face du port jusqu’au 10 décembre tenant tout prêt pour le débarquement ; et si, à cette date, il ne recevait point de nouvelle du Canada, de retourner en France.

L’état dans lequel le gouverneur trouva le pays, dont il venait reprendre l’administration pour la seconde fois, ne lui permit pas d’envahir la Nouvelle-York, qui fut ainsi sauvée par les fautes de M. Denonville. Ce gouverneur avait, comme on a vu, par une suite d’actes marqués au coin de l’imprévoyance ou de la faiblesse, réduit le Canada à ne pouvoir se défendre même contre les cantons. M. de la Caffinière fut obligé de lever le blocus à la fin de décembre après avoir capturé cependant