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DU CANADA

le comte de Granville et le chevalier Robinson dirent positivement à l’ambassadeur français qu’il était faux que cet amiral eût des ordres offensifs. Le gouverneur du Canada, qui s’était embarqué sur un des vaisseaux de l’escadre de M. de la Motthe, avait de son côté ordre du roi de n’en venir à une guerre ouverte que quand les Anglais auraient effectivement commis des hostilités caractérisées[1].

Cependant l’amiral Boscawen, parti le 27 avril d’Angleterre, arrivait sur les bancs de Terreneuve avec ses onze vaisseaux à peu près dans le même temps que la flotte française de M. de la Motthe, sans pouvoir la rencontrer ; mais quelques-uns des vaisseaux de cette flotte s’en étant séparés depuis plusieurs jours, tombèrent au milieu de l’escadre anglaise, qui enleva le Lys et l’Alcide, sur lesquels se trouvaient plusieurs officiers du génie, et huit compagnies de troupes formant partie des 3,000 hommes envoyés en Amérique. M. de Choiseul rapporte que M. Hocquart qui commandait l’Alcide, se trouvant à portée de la voix du Dunkerque de 60 canons, fit crier en Anglais : Sommes-nous en paix ou en guerre ? On lui répondit nous n’entendons point ; on répéta la même question en Français, même réponse. M. Hocquart la fit lui-

  1. Documens de Paris.