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DU CANADA.

sur les frontières anglaises, n’auraient pour objet que d’inquiéter l’ennemi, diviser ses forces et occuper les Indiens.

Les premières hostilités commencèrent à la baie d’Hudson, où M. de la Ferté prit le fort de New-Severn. Le capitaine d’Iberville, officier canadien plein de bravoure et devenu célèbre depuis et par ses exploits et comme fondateur de la Louisiane, arrivait à Ste.-Anne, poste de cette baie, lorsque deux navires anglais portant, l’un 22 canons et l’autre 14, et chargés d’armes, de munitions et de vivres, parurent à la vue du fort. On devina sans peine leur dessein, car dans les papiers du gouverneur de New-Severn on avait trouvé des lettres de la compagnie de Londres, qui faisait la traite dans cette contrée, lui enjoignant d’y proclamer le prince d’Orange roi de la Grande-Bretagne, et de prendre possession de toute la baie d’Hudson au nom de l’Angleterre. Ces vaisseaux, voyant les Français sur leurs gardes, voulurent user de ruse ; mais d’Iberville les fit tomber eux-mêmes dans le piège qu’ils voulaient tendre, et après avoir tué ou pris une partie de leurs équipages dans des ambuscades, il les obligea d’amener leur pavillon. Il laissa son frère, M. de Méricourt, pour commandant de ces postes, et fit voile sur l’une de ses prises pour Québec, où il arriva dans le mois d’octobre