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DU CANADA.

pas et acquiescer à la proposition du ministère anglais du 22 janvier ; elle n’avait aucun doute que ces conditions ne fussent acceptées, d’autant plus que le cabinet de Londres venait d’assurer à M. de Mirepoix que les armemens faits en Irlande, et la flotte qui en était partie, avaient principalement pour objet de maintenir la subordination et le bon ordre dans les colonies anglaises. Mais ce cabinet, à l’aspect de la nouvelle attitude de la France, mit en avant de nouvelles prétentions comme s’il avait craint la paix, et le 7 mars il fit remettre un nouveau projet de convention par lequel il était stipulé, 1o. Que l’on démolirait non seulement les forts situés entre les monts Apalaches et l’Ohio, mais que l’on détruirait encore tous les établissemens situés entre l’Ohio et la rivière Ouabache ou de St.-Jérome ; 2o. Que l’on raserait aussi les forts de Niagara et le fort Frédéric sur le lac Champlain ; et qu’à l’égard des lacs Ontario, Érié et Champlain, ils n’appartiendraient à personne, mais seraient également fréquentés par les sujets de l’une et l’autre couronne, qui y pourraient librement commercer ; 3o. Que l’on accorderait définitivement à l’Angleterre, non seulement la partie contentieuse de la presqu’île au nord de l’Acadie, mais encore un espace de vingt lieues du sud au nord, dans