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DU CANADA.

chargé de seconder sur mer les efforts que l’on allait bientôt faire sur terre. Le général Braddock tint en arrivant une conférence en Virginie avec tous les gouverneurs de province, et là il fut arrêté qu’il marcherait lui-même avec les troupes britanniques pour prendre le fort Duquesne ; que le gouverneur Shirley attaquerait le fort Niagara avec les troupes provinciales ; qu’un autre corps, tiré des provinces du nord et commandé par le colonel Johnson, tomberait sur le fort St.-Frédéric, et que le colonel Monckton avec les milices du Massachusetts prendrait Beauséjour et Gaspareaux. On ne songea plus qu’à surprendre le Canada en en hâtant l’invasion.

Cependant le gouvernement français n’était pas resté inactif en présence de tous ces préparatifs de l’Angleterre où, depuis longtemps, le langage des journaux et les discours prononcés dans les chambres, lui faisaient connaître l’opinion publique, puissante alors comme aujourd’hui sur le ministère de cette nation. Il rassembla une flotte à Brest sous le commandement du comte Dubois de la Motthe, et y fit embarquer 6 bataillons de vieilles troupes formant 3,000 hommes,[1] dont deux pour Louisbourg et quatre pour le Canada. Le baron Dieskau,

  1. Documens de Paris.