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HISTOIRE

antérieurement au traité d’Utrecht une colonie française existante en Amérique sous le nom de Nouvelle-Écosse ; sur la confusion des anciennes limites de l’Acadie, avec le dernier état de cette province ; sur la fausse application de quelques titres qui prouvent ce qui n’est pas contesté, et qui ne prouvent rien de ce qu’il fallait prouver ; sur l’idée d’assimiler ce qui ne se ressemble point, une cession et une restitution ; enfin sur une interprétation du traité d’Utrecht dont on ne s’était pas avisé depuis quarante ans que ce traité a été conclu ; interprétation purement arbitraire, et contredite par des pièces authentiques et par celles-mêmes que l’Angleterre produit : en un mot, le système des commissaires de Sa Majesté britannique ne se concilie ni avec les anciens titres, ni avec la lettre, non plus qu’avec l’esprit du traité d’Utrecht.

Ainsi furent attaquées et défendues les prétentions avancées par les deux cours relativement aux limites de l’Acadie. Ces prétentions étaient des plus opposées, et la France qui avait demandé le renvoi aux commissaires, dut s’apercevoir que la Grande-Bretagne ne voulait pas la paix, et que ce n’était que par temporisation qu’elle avait agréé la nomination d’une commission. En demandant la rive droite du St.-Laurent de la mer à Québec et même