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HISTOIRE

à son gré des dénominations aux possessions des autres puissances, prétendre que ces noms nouveaux ne sont point de vains noms, qu’ils ont quelque réalité, bâtir sur cette illusion des droits et un système de propriété, ce serait aller contre toutes les notions reçues, contre toutes les lois et tous les usages des nations. Comment peut-on prétendre que ce que les Français possédaient sous le nom d’Acadie et de Nouvelle-France, ait pu former une colonie étrangère sous le nom de Nouvelle-Écosse.

Au reste les ordres de Cromwell ne pourraient affecter les limites des possessions françaises, et la Nouvelle-Écosse du traité d’Utrecht est exactement définie par ce traité même, c’est l’Acadie, « suivant ses anciennes limites », avec « ses appartenances et ses dépendances ».

Les commissaires français remarquent encore que les commissaires anglais pour déterminer des limites anciennes, ont eu recours à des cartes modernes ; mais la plupart même des cartes modernes, et toutes les anciennes, restreignent l’Acadie dans la péninsule, ou dans une partie seulement de la péninsule, et ils citent à leur appui une foule d’autorités.

On insiste particulièrement, continuent M. de la Galissonnière et son collègue, sur le traité d’Utrecht, parce que c’est incontestablement ce