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DU CANADA.

Quant au mémoire d’un ambassadeur de France de 1686, qui dit que les côtes de l’Acadie s’étendent de l’île Percée jusqu’à la rivière St.-George ; à la lettre de M. Villebon qui porte les bornes de son gouvernement de l’Acadie jusqu’à la rivière Kénébec, etc., etc., on répond que toutes ces pièces sont postérieures au traitée de Breda, qu’alors l’abus de donner le nom d’Acadie à la baie Française était assez fréquent, mais qu’elles ne peuvent s’appliquer aux anciennes limites. Ainsi rien de fixe au sujet de la définition des limites de l’Acadie dans les actes publics cités par les commissaires anglais. Au contraire toutes ces preuves sont différentes ou contradictoires.

Les raisons que l’on tire des lettres patentes d’érection de la Nouvelle-Écosse, sont dans leur opinion, encore plus faciles à détruire. La France n’a point fait à l’Angleterre une double cession ; l’une de la Nouvelle-Écosse, l’autre de l’Acadie, mais purement et simplement la cession d’un seul et même pays, qui depuis le traité d’Utrecht s’appelle la Nouvelle-Écosse, et qui auparavant ne renfermait que l’Acadie suivant ses anciennes limites.

La France, en effet, n’a jamais possédé aucune colonie en Amérique sous le nom de la Nouvelle-Écosse, dénomination qui n’existait pas, au moins pour elle. Vouloir imposer