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HISTOIRE

voir la confusion qui régnait alors au sujet de la situation des pays en Amérique, et que le témoignage du comte d’Estrades, invoqué à plusieurs reprises par les commissaires britanniques, ne peut être d’aucun poids, il suffit de mentionner qu’il étendait les limites de l’Acadie de manière à embrasser la Nouvelle-York. Venant ensuite au traité de Breda, MM. de la Galissonnière et de Silhouette maintiennent que l’Angleterre n’a pas cédé, mais restitué l’Acadie par ce traité, et que si elle avait prétendu à la paix d’Utrecht tout ce qu’elle avait restitué à la France par le traité de Breda, elle n’aurait pas manqué, au lieu de ces expressions, selon ses anciennes limites, d’insérer ces termes, selon le traité de Breda ; ce qui en aurait assuré l’exacte ressemblance. Mais même alors ce traité ne remplirait pas à beaucoup près l’étendue de ses demandes, puisque le gouvernement de M. Denis, qui s’étendait depuis le cap Canseau jusqu’au cap des Rosiers, près de l’embouchure du fleuve St.-Laurent, n’a point fait partie de la restitution stipulée par le traité de Breda, et que les Anglais prétendent aujourd’hui que non seulement cette partie de la Nouvelle-France, mais encore la continuation de ses côtes et de la rive méridionale du fleuve St.-Laurent, jusqu’à Québec, doit leur appartenir en vertu du traité d’Utrecht.